L’idéologie de l’identité de genre a eu un impact profond sur la politique britannique, mais elle est en train de déchirer les États-Unis. La rhétorique des États rouges et des États bleus pourrait difficilement être plus polarisée.
Dans le coin rouge, le gouverneur de la Floride Ron DeSantis s’est montré particulièrement explicite. A propos des soi-disant « soins d’affirmation du genre » prodigués aux enfants, il a demandé que les médecins en cause soient « poursuivis en justice », soulignant qu’ »ils ne vous disent pas ce que c’est […] Ils pratiquent en fait des doubles mastectomies sur de très jeunes filles ; ils veulent castrer de jeunes garçons ».
Ces opinions n’ont pas semblé rebuter son électorat. Alors que la vague rouge n’a pas réussi à inonder le reste du pays, DeSantis a été réélu gouverneur de Floride avec une majorité écrasante – la plus importante marge de tout gouverneur de Floride en 40 ans. Ce qui était considéré comme un « swing state » est désormais solidement républicain.
En Californie, la ligne politique adoptée est étonnamment différente. Cet État traditionnellement démocrate a même adopté un projet de loi offrant un refuge légal aux jeunes transgenres, qui fuient vraisemblablement DeSantis et ses politiques. Le gouverneur démocrate de l’État, Gavin Newsom, a déclaré : « Nous pensons que personne ne devrait être poursuivi ou persécuté pour avoir obtenu les soins dont il a besoin – y compris des soins d’affirmation du genre. » Newsom a également été réélu lors des récentes élections de mi-mandat, dans son cas avec la plus grande majorité californienne depuis 50 ans.
La folie ne s’arrête pas là. La ville de San Francisco propose désormais un revenu garanti pour les personnes transgenres (le GIFT) qui fournira à 55 résidents éligibles 1 200 dollars par mois pendant un maximum de 18 mois pour les « aider à lutter contre l’insécurité financière ».
Les opinions de DeSantis sont devenues notoires pour les Démocrates partout au pays. Le parti démocrate de l’État de New York l’a dépeint comme un croquemitaine, l’accusant de se vanter d’avoir « fait passer des lois transphobes en Floride ». Leur preuve ? Un clip vidéo où on le voit défendre l’intégrité du sport féminin.
Le problème du débat sur les transgenres est de parvenir à un compromis. Les arguments sont binaires – « les transgenres sont des femmes », ou « nous ne sommes pas des femmes ». L’identité est affirmée ou contestée. Il n’y a pas de juste milieu. En Grande-Bretagne, des positions différentes sont adoptées au sein de chacun des principaux partis politiques. Même le Parti national écossais a dû faire face à une rébellion lors de la première lecture de son projet de loi visant à réformer la Loi sur la reconnaissance du genre en Écosse. Mais aux États-Unis, c’est devenu un débat partisan. Les Républicains contestent tout ce que les Démocrates affirment.
Il s’agit d’une politique réelle qui affecte la vie de personnes réelles. Suite à l’offre de refuge de du gouverneur Newsom, les conseils médicaux de Floride ont approuvé un règlement qui interdirait aux médecins de prescrire des bloqueurs de puberté et des hormones transsexuelles aux enfants. Ils ont également mis un terme aux opérations de réassignation sexuelle et aux autres procédures chirurgicales qui modifient les caractéristiques sexuelles primaires ou secondaires des moins de 18 ans.
Cela va également jusqu’au sommet. Le président lui-même s’est récemment extasié devant l’influenceuse TikTok Dylan Mulvaney – au 222e jour de son projet « Être une fille ». Joe Biden a été clair sur ce qu’il pensait : « Je ne pense pas qu’un État ou quiconque devrait avoir le droit [d’interdire les soins de santé d’affirmation du genre]. »
Sur cette question, DeSantis a raison. Et Biden a tort. Aucun État ne devrait utiliser des médicaments – avec des conséquences aussi étendues – pour traiter ce qui est un problème de santé mentale chez les enfants. Mais est-ce une raison pour voter républicain plutôt que démocrate ? Si c’est le cas, alors les États-Unis sont entrés dans une zone crépusculaire où le traitement médical d’un petit groupe de personnes vient de supplanter des politiques économiques et sociales qui concernent tout le monde. C’est mauvais pour la démocratie. Et c’est mauvais pour les États-Unis.
Par Debbie Hayton, et traduit par TRADFEM
* Cet article a été publié pour la première fois en anglais par Unherd le 19 novembre 2022: Trans ideology has split America.
Cette traduction a été publiée pour la première fois par TRADFEM le 21 novembre 2021: L’idéologie transgenriste divise les État-Unis.
By Debbie Hayton, and translated by TRADFEM
* This article was first published in English by Unherd on 19 November 2022: Trans ideology has split America.
This translation was first published by TRADFEM on 21 November 2022: L’idéologie transgenriste divise les État-Unis.
5 replies on “L’idéologie transgenriste divise les État-Unis”
Thank you for exercising my French mental muscle, DH. Rather surprised to find that I still understand it pretty well.
Yes, this ideology is extremely divisive, but it seems to boil down to lack of reason versus reason. Not sure whether it’s true or not, but I have heard that people are moving home and jobs and schools from blue states to live in red states where the Republicans are in charge. Like the SNP, in Scotland, the Democrats, in America, have lost all sense and moral compass – particularly where children are concerned.
People like Maggie Chapman, of the Scottish Greens, are so deranged and irrational with this ideology that safeguarding of any kind is being throw out of the window. I believe some of them – not all SNP, by any means, but Greens, Labour, Lib Dems and some Tories, too – are all either bonkers or they have problems that we are not privy to, and I find that worrying in the extreme. Maggie Chapman, in particular, is like Judith Butler on stilts.
I’m not sure that California’s governor offering ‘trans’ people subsistence while they transition and afterwards is very different from our own DWP which affords benefits to people who are undergoing hormone treatments, etc. I have no problem with that, as they will be unable to work for some time, or find work at all, in many cases, but they cannot be a special group while others, in similar circumstances of disability or unemployment are treated like lepers by the state.
Whatever happens, this is going to become a lot worse before it gets better, but it will overreach itself eventually, just not soon enough to save many youngsters on both sides of the Pond whose lives will have been destroyed forever. Personally, my patience ran out long since and I am at the point of detesting these charlatans who know they are not ‘women’ or ‘men’ or ‘girls’ or ‘boys’. Most, if they are not paraphilic narcissists, are the victims of social contagion and an inability to differentiate between truth and lies and reality and delusion, with some, a tiny number, actually being dysmorphic/dysphoric, as it is a very limited condition.
It could have been stopped ages ago had our, and American politicians, not joined the bandwagon for reasons of cowardice, venality, having a ‘trans’ relative (and they always seem to want to force everyone else into it, too) and, I have no doubt, in some cases, having a, or more that one, paraphilia, themselves or because they are autogynephiles themselves. The last two reasons, no one wants to actually face up to, preferring to believe that sex has nothing to do with it, as most ‘trans’ these days also refuse to acknowledge the sexual aspects of their condition, harming children by default.
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Why is this in French with no way to translate? I’m beginning to think this whole culture war thing is a construct to distract us from the real damage being done to us and our so called democracy in the form of online restrictions, reduction of free speech and central bank digital currency which will lead to a society dependent on social credits doled out by the rich elite. While we are busy hating each other these things are being quietly put in place.
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This piece was orignially written in English. You can find it here: https://debbiehayton.com/2022/11/23/trans-ideology-has-split-america/
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Thanks for the translation Debbie my o level french really wasn’t up to it!
I wonder how much damage tik tok has done to our children. I don’t watch it myself but I understand that young people now get a lot of information this way, I know that Dylan Mulvany uses it a lot and apparently has a billion followers? If this is the case what a brilliant way China has discovered to subvert the west by attacking our youth. I understand the version that their children get is quite different. I was a teacher for years and know how young people are eager to seem interesting/ popular/fashionable/ cool. We all went through this stage but some of us in an era where these current dangerous ideas didn’t exist. The blatant gaslighting of the SNP insisting on the one hand that children of 16 can take decisions which will affect their whole lives while their judges are refusing to jail a rapist on the basis that he was too young to understand what he was doing at 17 is just mind blowing and yet somehow they seem to be getting away with it. Has the whole pandemic panic destroyed our ability to understand what’s important?
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Oui, les Américains doivent voter républicain, car ce point n’est qu’un symptôme de la maladie de la « gauche » actuelle / Yes, Americans should vote Republican, because this issue is just a symptom of the disease of the current “Left” (FR first, EN below)
FR: La « gauche » est très malade. Que ce soit dans l’économie, l’« antiracisme », le « féminisme », l’« écologisme », elle présente les mêmes biais cognitifs, la même irrationalité, la même intolérance, le même dogmatisme, la même haine. Je suis moi-même une fière femme transgenre autogynéphile, d’extrême-gauche sociétale, tellement libérale que cela choque même dans la société occidentale actuelle. Je suis dans le « Nouvel athéisme », issue d’une famille de missionnaires évangéliques, j’ai rejeté ma foi suite à une longue recherche au début de la vie adulte.
En économie, les méthodes de la « gauche » sont contre-productives, font beaucoup de mal en particulier aux pauvres et mettent en danger la liberté. L’agitation sociale qu’elle provoque cause beaucoup de tord à la société.
L’« anti-racisme » de la « gauche » actuelle est le principal racisme d’aujourd’hui. Il risque de provoquer une guerre civile. La division de l’humanité en « oppresseurs/privilégiés » et « opprimés » (dans l’« anti-racisme », le « féminisme », etc.) est une falsification simpliste des rapports humains et une négation de tout désavantage pouvant être subi et de toute souffrance pouvant être vécue par ceux qui ont le malheur de tomber dans la catégorie « oppresseurs/privilégiés ». Les méthodes visant à remédier aux prétendues injustices créent des discriminations qui sont, elles, systémiques. La victimisation est la règle. Le ressentiment envers les « privilégiés » est exacerbé. Ceux qui ne sont pas d’accord avec cette idéologie sont qualifiés de « fachos d’extrême-droite » et ne sont plus considérés comme des humains (mort sociale).
Le « féminisme » actuel est le principal sexisme d’aujourd’hui. Tombée dans le puritanisme, cette idéologie va souvent dans les même sens que le conservatisme patriarcal et aboutit au même résultat que le puritanisme religieux. En quelque sorte, ma démarche transgenre est aussi une réponse au néo-féminisme (ce que ces féministes dénigrent, auquel je n’avais pas droit, ce qui faisait soi-disant de moi « un privilégié », c’est avec une joie immense que je me le suis approprié).
EN: The “Left” is very sick. Whether it is in economics, “anti-racism”, “feminism”, “ecology”, it has the same cognitive biases, the same irrationality, the same intolerance, the same dogmatism, the same hate. I myself am a proud autogynephilic transgender woman, from the societal far Left, so liberal that it is shocking even in today’s Western society. I am in the “New Atheism” movement: born in a family of evangelical missionaries, I eventually rejected my faith after a long search in early adulthood.
In economics, the methods of the “Left” are counterproductive, do a lot of harm especially to the poor and endanger freedom. The social unrest it causes does great harm to society.
The “anti-racism” of the current “Left” is today’s main racism. It risks provoking a civil war. The division of humanity into “oppressors/privileged” and “oppressed” (in “anti-racism”, “feminism”, etc.) is a simplistic falsification of human relations and a denial of any disadvantage or suffering that may be experienced by those who have the misfortune to fall into the “oppressor/privileged” category. Methods of addressing so-called injustices create discrimination that is systemic. Victimization is the rule. Resentment towards the “privileged” is exacerbated. Those who disagree with this ideology are labeled as “right-wing fascists” and are no longer considered human (social death).
Current “feminism” is today’s main sexism. Falling into puritanism, this ideology often goes in the same direction as patriarchal conservatism and leads to the same result as religious puritanism. In a way, my transgender approach is also a response to neo-feminism (what these feminists denigrate, to which I was not entitled, what made me supposedly a “privileged”, it is with immense joy that I appropriated it).
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