Lors d’un discours en Arizona, Donald Trump a réaffirmé sa volonté d’interdire la transition pour les mineurs et de réserver les sports féminins aux femmes biologiques.
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Donald Trump vient de le jurer*, il mettra « fin au délire transgenre » d’un simple trait de plume. Lors d’un discours prononcé au cours d’une conférence conservatrice à Phoenix, en Arizona, l’ancien président a déploré une « mutilation d’enfants » et a assuré qu’il œuvrerait à « tenir les hommes à l’écart des sports féminins ». Il a aussi affirmé que « la politique officielle des États-Unis sera qu’il n’existe que deux genres : homme et femme ».
La mutilation des enfants – pour reprendre la formule de Trump – représente indéniablement l’un des plus grands scandales de la médecine moderne. Des enfants trop immatures pour consentir à un tatouage ou même acheter un paquet de cigarettes ont été soumis à des bloqueurs de puberté, à des hormones sexuelles croisées et à des opérations chirurgicales irréversibles simplement parce qu’ils étaient angoissés par la perspective de la puberté. Dans certains cas, de telles décisions ont été prises sous l’impulsion de parents préoccupés de voir leur progéniture afficher des comportements « atypiques » pour leur genre.
La transition médicale des mineurs : un scandale en question
En réalité, la pathologisation et la médicalisation de l’adolescence n’auraient jamais dû être validées par une instance. On se prend à espérer : sommes-nous en train d’assister au début de la fin de ces pratiques ? Au Royaume-Uni, le rapport du Dr Hilary Cass sur les services de soins liés à l’identité sexuelle pour les enfants et les adolescents soulignait déjà l’insuffisance des données factuelles attestant de l’innocuité « des bloqueurs de puberté et des hormones masculinisantes ou féminisantes ».
En outre, toujours dans cette grande étude, des cliniciens affirmaient leur incapacité à « déterminer avec certitude quels enfants et jeunes auront par la suite une identité trans durable ».
Vers un retour à la raison médicale ?
Reste qu’en tant qu’êtres humains nous ne devrions pas avoir besoin qu’un éminent médecin nous rappelle ce que nous avons toujours su. Les garçons et les filles doivent avoir la liberté de grandir et de découvrir leur propre identité d’adulte. Il ne revient ni aux médecins, ni aux parents, ni aux enseignants, ni à quiconque d’autre de façonner l’adolescence selon des modes et autres lubies.
Qu’on l’aime ou qu’on l’exècre, le fait est que Trump a saisi ce point essentiel. Comme il a également compris l’avantage politique qu’il y avait à le marteler sans relâche. Et cela pourrait même être l’une des raisons de sa victoire électorale. Si son adversaire, Kamala Harris, avait pris en compte les préoccupations des gens ordinaires et s’en était fait l’écho, elle aurait peut-être réussi à recueillir davantage de voix. Mais elle a préféré esquiver la question.
Sans compter que la campagne de Trump a su capitaliser sur d’anciennes déclarations de Kamala Harris relatives au financement public des changements de sexe pour les prisonniers. Dans l’un de ses spots publicitaires électoraux, on entendait ainsi Harris affirmer que « tout détenu transgenre y aurait accès ». Dans un pays où le coût des soins médicaux a de quoi vous mettre sur la paille, autant dire que les électeurs étaient peu enclins à soutenir un tel projet.
Un argument politique de poids pour Trump
Évoquant la récente prolifération des identités et pronoms « non binaires », le clip se termine par ce slogan : « Kamala est pour iel, le président Trump est pour vous. » Que Trump reprenne cette thématique à l’ouverture de sa présidence n’a donc rien de surprenant. Cela tombe sous le sens, comme on dit. En plus de promettre de protéger les enfants, il a abordé la question du sport.
Toutes les instances dirigeantes qui ont ignoré le fait que les hommes conservent un avantage significatif après un changement de genre devraient se consumer dans leur honte. Si certaines commencent – tout doucement – à revenir à la raison, il en va d’une maigre consolation pour les femmes et les jeunes filles qui ont été les grandes perdantes de cette folie.
Aussi, même si le gros de l’attention s’est porté sur les compétitions d’élite, cette injustice touche, bien sûr, également au sport amateur. Ce qui est inacceptable pour les athlètes olympiques l’est tout autant pour les femmes participant à des compétitions de moindre envergure. Et je le dis en tant que transsexuel moi-même : j’ai peut-être transitionné, mais il serait profondément injuste que je concoure contre des femmes. Même à mon niveau, il reste des hommes à battre.
L’armée et l’éducation : les limites d’une exclusion totale
Reste que je n’applaudis pas à tout ce qu’a dit Trump. En premier lieu, quand il affirme vouloir signer « des décrets pour mettre fin à la mutilation sexuelle des enfants pour exclure les transgenres de l’armée ainsi que de nos écoles primaires, collèges et lycées ».
Certes, je n’ai jamais envisagé une carrière dans les forces armées, mais le fait est que j’en suis à ma vingt-neuvième année de carrière dans un lycée en Angleterre. Mon passé n’est un secret pour personne, d’autant que j’ai beaucoup écrit sur les questions transgenres et que j’ai régulièrement commenté ce sujet à la télévision britannique. Je fais le même travail que mes collègues, qu’ils soient hommes ou femmes. J’enseigne parce que j’aime transmettre ma passion pour ma matière, la physique, et parce que je suis compétente dans ce domaine. Sans compter que les professeurs de physique sont particulièrement difficiles à remplacer au Royaume-Uni.
Les enseignants transsexuels aux États-Unis devraient-ils être licenciés, non pour incompétence ou mauvaise conduite, mais simplement parce qu’ils ont changé de genre ? La question se pose avec encore plus d’acuité dans le contexte de l’armée, notamment dans des domaines stratégiques comme les services de renseignements et la cyberdéfense. Il semble qu’il y ait une proportion inhabituellement élevée de transsexuels dans les secteurs de l’informatique et des technologies de l’information. Virer des officiers compétents et engagés dans la défense de leur pays pourrait non seulement représenter une perte personnelle pour eux, mais aussi un gaspillage considérable, surtout si leurs aptitudes sont indispensables à d’autres.
Ou bien Trump vise-t-il l’idéologie transgenre qui voudrait que l’identité de genre l’emporte sur le sexe biologique ? À ce stade, difficile de le savoir, tout comme il est difficile de prévoir ce que Trump fera réellement et ce qu’il a la capacité de mettre en œuvre. Le légendaire mur qu’il avait promis lors de sa campagne de 2016, censé s’étendre du Pacifique au golfe du Mexique, n’a pas vu le jour, tout comme ses politiques n’ont pas empêché des migrants du Sud de rejoindre en masse les États-Unis.
Le « délire transgenre » : une question mondiale
Mais il a raison de parler de « délire », et cela s’applique également de ce côté-ci de l’Atlantique. Pendant trop longtemps, les gouvernements européens ont adopté des lois étranges et déraisonnables, et le mouvement continue aujourd’hui. Par exemple, une nouvelle loi allemande sur l’autodétermination permet à toute personne de plus de 14 ans de changer de genre sur simple déclaration. Seule contrainte pour les enfants de moins de 14 ans, obtenir le consentement de leur tuteur légal, en général l’un de leurs parents ou les deux.
Cette folie doit cesser. Des enfants sont lésés, les droits des femmes sont bafoués, et des situations absurdes se produisent lorsque des individus affichent un sexe légal en décalage total avec la perception de tous les gens qu’ils croisent. Si les politiciens de gauche et du centre n’interviennent pas pour rétablir le bon sens, quelqu’un d’autre le fera. Aux États-Unis, c’est Trump. En Europe, qui pourrait s’en charger ? Je laisse cet exercice à messieurs Macron, Scholz ou Starmer, entre autres.
Par Debbie Hayton (traduction par Peggy Sastre)
Debbie Hayton enseigne la physique dans le secondaire, où elle est aussi syndicaliste. Journaliste et autrice, son dernier livre, Transsexual Apostate : My Journey Back to Reality, vient de sortir chez Forum Press. Vous pouvez la suivre sur X (ex-Twitter).
* Cette article a été publiée pour la première fois par Le Point le 24 décembre 2024 : Trump promet la fin du « délire transgenre » : un enjeu politique mondial.
One reply on “Trump promet la fin du « délire transgenre » : un enjeu politique mondial”
Yes, as January draws to a close, we have another reminder that failing to apply reason to counter misguided extreme progressivism invites dangerous reactionary forces. Instead of a calm, caring, gradual retreat from the madness, millions of people already abused by gender identity ideology will be at risk of actual transphobic violence the USA (sick irony after the characterization by trans advocates of any critical thinking on the subject as transphobic violence).
As is often a good rule of thumb, Britain and other “delirious” countries must not follow the USA. We must support and offer the deepest apologies and aim toward reparations for the victims of this disgusting crime, and – if possible – hold those responsible for it to account. Both will be a tough call.
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